• L’AIEUL ET L’ORPHELINE

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    L’AIEUL ET L’ORPHELINE

    Jadis rat de bibliothèque toujours en quête
    Du livre rare des belles écritures
    L’aïeul au soir de sa vie se prend de passion
    Pour les musées et goûte à l’art de la contemplation.
    Arc bouté sur sa canne, Grand Père centenaire
    Observe un triptyque et son visage s’éclaire…
    Dionysos Dieu boiteux enlevé par des pirates…
    L’anecdote mythologique en peinture écarlate
    Réveille en sa mémoire un souvenir nostalgique
    Comme dans un vieux rêve sans ordre chronologique
    Avec cette sensation étrange de déjà vu
    Dont il ne peut qu’être assurément tout ému.

    Une jeune femme l’accompagne silencieuse
    Une orpheline aux origines mystérieuses
    Venue d’une colonie lointaine outre-Atlantique
    Vêtue de dentelles roses si romantiques
    L’aïeul semble avoir fait abstraction de sa présence
    Et de la foule qui s’agglutine sans préséance.
    Dans un abandon total tout à la méditation
    Il frôle du bout de ses doigts avec toute l’application
    Qu’exige la caresse emplie de tendresse
    La toile à ses pieds comme un animal qui paresse.
    Puis l’émotion dans la voix adresse à sa compagne
    Un laconique « Bienvenue au pays de cocagne ! »
    Avec le ton abusif de l’érudit prétentieux
    Il se lance avec passion dans un récit pompeux
    « Approchez chère demoiselle il vous faut m’entendre !...
    Lui désignant la peinture poursuit sans attendre ::
    « Que de jours et de jours sous la pluie battante !
    Est-ce la colère d’Héra ?...Danse des Bacchantes ?
    Ces Déchaînées hurlent leur joie ne sont point de marbre
    Face à l’Enfant deux fois né, l’Adolescent de l’Arbre ! »
    L’orpheline paraît fort décalée à ses côtés
    Et les badauds alentours par ce discours médusés.
    Contraste des couleurs, contraste des générations
    Image saisissante qui force l’attention.

    Le désarroi envolé car sauvée de l’oubli
    L’ingénue ravie sourit au vieillard attendri
    Se pend au bras de l’aïeul et ose avec courage
    Lui dire ces mots en lui chuchotant sans ambages :
    « N’ayez crainte Professeur…Il n’y a point anguille
    Anguille sous roche et il faut que je vous remercie !
    N’ayez crainte : point de crocodile sous le rocher !
    Par votre art de conter vous avez su m’enchanter !
    Ce beau tableau invite au voyage initiatique
    Sur un bateau voguant vers la Grèce antique…
    Je voudrais en toute équité vous rendre un hommage
    Et séance tenante vous offrir en partage
    Tout mon savoir sur les plaisirs de la gastronomie
    Mais je vous vois sourire et vous m’en voyez ravie !
    A votre leitmotiv navrant « Oh encore un sushi !»
    Je vous réponds cette fois ci sans soucis point de sushis !!

    L’aïeul et l’orpheline naguère deux solitaires
    Vivent dorénavant leur solitude sans barrières…

     

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  • Commentaires

    3
    Le Nours
    Mercredi 6 Février 2013 à 16:25

    D'accord, tu es partie du tableau, donc, et non l'inverse. Chouette démarche !

    2
    Mercredi 6 Février 2013 à 13:56

    Un grand merci Le Nours ! Le tableau y est pour beaucoup...Du reste, je m'inspire la plupart du temps d'une peinture, d'un air de musique etc...

    1
    Le Nours
    Mardi 5 Février 2013 à 15:31

    Mignon comme tout, que c'est ! Une belle histoire contée avec art, elle aussi ;)

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